LETTRES

Extraits d’une lettre de Gilles Jacob à propos de Tengri le bleu du ciel

Avec Tengri vous tenez là quelque chose de précieux et de rare. Loin de tout folklore, à la fois épique et moderne, votre histoire est universelle. Vous refusez les artifices, les effets faciles. Les personnages sont si fortement incarnés qu’ils nous sont très vite familiers tout en gardant leur part de mystère. Cette vérité des êtres est l’une des grandes réussites de votre beau projet. Vous ne tenez pas un discours moralisateur sur la disparition d’un éden perdu ou la corruption des bons sauvages par l’Occident. Vous parlez de la complexité du monde, de ses paradoxes et de sa beauté à travers une destinée amoureuse. Vous donnez aux détails de la vie quotidienne la même place qu’aux grands élans dramaturgiques qui portent votre récit.
C’est cette attention et cette précision qui rendent les choses si vivantes, si humaines. J’ai aimé sentir la sensualité des corps, j’ai entendu le chant des amants portés par le vent à travers la steppe (que voulez-vous, j’aime les amants !)… partagé leur vie, galopé avec eux sur les chevaux de la liberté (je sais, tout cela me rend un peu lyrique)…

Je vous embrasse.

Gilles Jacob
Président du Festival de Cannes

SMS d’Isabelle Adjani à propos de Tengri le bleu du ciel

C’est beau et triste, Marie entre le conte et la découverte d’une ethnie…
Pur et sauvage…
Ton héroïne te ressemble.
Un western des steppes, avec des scènes très émouvantes…
Bravo pour ce beau travail romanesque et solitaire, avec la traque et la folie des haineux de tout temps, la femme et l’amour, ennemis de l’intégrisme. J’espère que la chance va sourire a ce film magnifique et essentiel…
Pour un ciel bleu…
Je t’embrasse ma merveilleuse et douce combattante.

Isabelle Adjani
Actrice Française

SMS de Charlotte Rampling à propos de Tengri le bleu du ciel

Très beau, simple, vrai,envoûtant,la fin magnifique dans la neige.
Une profonde respiration.
Love,

Charlotte Rampling
Actrice franco-britannique

“Il y a quelque chose de tactile dans toute cette expérience…
Une façon de vibrer avec les esprits de la terre et du ciel. Dans ce film, il y a un autre espace-temps, une force et une vie de la nature très riche.
Et puis, il y a l’amour de ce vieil homme et de cet enfant… Cette relation unique tellement oubliée et pourtant si tendre.
Tous les enfants pourraient éprouver pour leurs grands-parents, ou leur maître lorsqu’ils sont prêts aussi à donner, cet amour simple et puissant qui peut éclairer toute une vie.”
Laure Adler

Extrait lettre d’Olga Morel à propos de Tengri le bleu du ciel

Chère Marie,

Je voulais te dire combien j’ai aimé ton film, Tengri-Le Bleu du Ciel, et admiré ton art et ta pénétration.
Tu parles si bien avec ta caméra de ce pays si beau et si mal connu (les questions des auditeurs le montraient bien !)
C’est une histoire d’amour d’abord et si belle et si triste. Merci de l’avoir laissée dans une sorte d’indétermination : on sait qu’ils sont morts, mais les dernières images sont triomphantes et joyeuses.
C’est aussi un film qui dit tellement de choses sur la Kirghizie d’aujourd’hui : sur la religion, la société, les relations hommes-femmes, les rapports à la Russie etc…
Sur la religion, c’est une terre d’Islam, mais l’Islam soviétique, s’il a survécu souterrainement, a subi dans les années 20 une éradication massive qui a entraîné d’immenses conséquences (croyance, émancipation des femmes etc…)
Donc ces hommes « retour de la guerre » essaient avec plus ou, surtout, moins de succès d‘imposer une pratique islamique nouvellement apprise qui ne « prend pas » (alcool, rapport hommes-femmes, bigoterie, littéralisme).
Cette redécouverte de l’Islam est identitaire, se veut radicale, et elle est perçue et vécue comme une répression sociale. […]

Olga Morel
Ambassadeur de France

Lettre de Jean Daniel à Marie Jaoul de Poncheville concernant le scénario de “SARAN, jeune-fille mongole”

­­Ma chère Marie

J’ai lu ta nouvelle œuvre.
« SARAN, jeune-fille mongole » m’a passionné.
Tu nous entraînes une fois encore au bout du monde comme au bout de nous-mêmes. C’est bien le don que tu as de nous transporter aux extrêmes tout en atteignant l’intime,  le familier et l’universel …

D’ailleurs pour moi, c’est ça le cinéma.
Faire vivre le particulier si intensément qu’on s’immerge dans l’universalité.

Ce qui me plait tant dans ton scénario, c’est que je me suis senti emmené dans un pays que je ne connaissais pas et que tu m’as fait ressentir le sentiment d’avoir voyagé avec toi. Une grande découverte !

Tes personnages sont humains et  attachants et rentrent dans notre famille.  Je vois comme si j’y étais cette capitale faite de buildings immenses surplombant les maisons construites à l’époque russe, ces milliers de yourtes entourant la capitale, pleines d’hommes, de femmes et d’enfants en quête de survie et de travail, cette pollution infernale qui étouffe ses habitants, ce luxe criant mêlé à cette pauvreté désespérée, les embouteillages, l’insalubrité… Et puis tout à coup la steppe verte, ses fleurs ou sa sécheresse, les rivières, puis la vision de ces cavaliers solitaires galopant le long de l’horizon. Cette lecture m’a jeté à la fois dans un rêve de beauté perdue et éblouissante mais aussi de grande tristesse.
Aucun pays donc n’échappera-t-il à la folie des hommes ?
L’histoire de cette jeune-fille est bouleversante et m’a touché profondément.

Ton scénario m’a rappelé très violemment l’injustice du monde entier envers les femmes, notre devoir de  responsabilité non tenu, notre lâcheté honteuse.

Et puis ce film sera un film de philosophie.  Car il dit justement et clairement que la liberté ne débute et ne s’acquiert qu’après avoir renoncé à ses envies pour laisser place au grand désir qu’est la vie, sa propre vie.

Il dévoilera la folie des hommes, l’avidité, mais aussi la beauté, la joie et l’espoir.
Saran est sur le chemin…
Elle va vivre sa vie.

Le film montre bien que c’est au prix de nombreuses épreuves traversées qu’apparaitra peut-être une petite lumière.
Au bout du tunnel…
Peut-être…

Tu sais que je suis un  fervent de tes films qui chacun m’ont rappelé des émotions perdues, une spiritualité humaine possible et donné beaucoup de joie.
Ils sont inscrits pour toujours dans ma mémoire…
Ils ne ressemblent à aucun autre. Ils bouleversent. C’est là ton talent, Marie…
Merci pour ce très  beau scénario.

Je t’embrasse.
J’oubliais de te dire :
Quelle veinarde, Saran, d’avoir eu cette femme-chamane sur son chemin qui a osé  donner un grand coup de pied dans son jeu de construction et l’a démoli  (son jeu, bien sûr !).
Cette femme a été sa chance !

Jean Daniel
LE NOUVEL OBSERVATEUR

Lettre de Réginald Huguenin concernant SARAN

C’est une belle et triste histoire, celle des hommes ! Bien que ceux-ci aient écrit de bien belles pages, nous assistons aujourd’hui à de telles réductions et à tant de simplifications révoltantes… que l’on perd souvent espoir…
Déjà, l’Occident par son passé colonial a longtemps considéré les cultures autres que la sienne avec mépris….et pourtant….
Que serait l’Occident si d’autres hommes, d’autres cultures ne l’avaient pas instruit……
L’histoire des civilisations et de la pensée devrait être notre fierté……C’est l’histoire de l’humanité. Et elle se perd tous les jours un peu plus…
Qu’entendons-nous aujourd’hui par exemple de l’Islam des lumières…?
Ici comme souvent aujourd’hui, il s’agit d’une connaissance qui disparait ….

Au travers de l’histoire de cette jeune fille mongole, tu nous parles d’un pan entier de l’histoire des hommes qui sombre dans les affres de la cupidité et du profit…..C’est pour cela que ce film doit exister, au-delà de cette nouvelle mode écolo-sans gluten (dont tu parles dans ton scénario) qui n’a aucun sens si elle n’est pas liée d’abord à une transformation profonde de l’homme envers son prochain. Désir d’apprendre et de transmettre, désir d’évoluer, partage, respect, solidarité, fidélité.
Il existe une forte pression mondiale qui risque, si ce n’est déjà fait, de nous faire perdre notre qualité d’homme libre, notre propre histoire et notre culture……

Les indiens d’Amazonie crient au secours de toute leur voix depuis longtemps déjà…..

Ton personnage de Saran est un très beau portrait d’une femme qui traverse des épreuves et se sent de plus en plus proche d’elle-même. Les hommes avides qui l’exploitent et l’ont transformée en marchandise perdent petit à petit leur pouvoir sur elle.
Ce qu’il y a de beau, c’est qu’elle comprend à la fin du film que sa vie ne sera possible que lorsqu’elle se sera délestée des mirages de l’argent, du pouvoir mal acquis, de la célébrité et qu’elle aura enfin accès à elle-même dépouillée et prête à vivre sa vie à elle.

Ce film est universel, d’un enseignement profond et en même temps juste et proche de toi.
Dans une prise de conscience intelligente et spirituelle …

Voilà ce que ce projet de film propose……. une protestation, une colère, essentielle et vitale pour notre avenir et de l’amour, bordel !

Merci, Marie de tenter de contribuer à cette révélation, et d’être dans la lignée de ceux qui ont tenté et tentent encore parfois de se battre pour rester éveillés et confiants dans l’être humain. Retrouver la joie de savoir au plus profond de soi que l’on est unique et libre de se recréer tous les jours dans l’infini questionnement philosophique et spirituel…
Nous ne serons jamais assez nombreux à faire le choix de vivre une bonne vie.

Réginald Huguenin
Acteur de théâtre

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